« Les chirurgiens-dentistes doivent s’installer en fonction des besoins de santé »

« Les chirurgiens-dentistes doivent s’installer en fonction des besoins de santé »

Par cette simple phrase, une groupe de députés de l’Assemblée nationale entend introduire des règles de régulation pour l’installation des chirurgiens-dentistes mais aussi des médecins généralistes et plus généralement de tous les soignants. Réguler plutôt qu’inciter, un débat qui oppose les parlementaires comme les professionnels de santé.

Les déserts dentaires et médicaux deviennent un problème majeur pour la santé des Français ?

C’est le sujet principal, qui cristallise tous les débats parmi toutes les professions de santé. Les chirurgiens-dentistes, les pédiatres, les médecins généralistes, …, sont tous concernés par cette désertification médicale, qui s’étend inexorablement, alors même que les autorités publiques ont déjà pris des mesures pour endiguer le phénomène. Si la lutte contre ces déserts (et donc le renforcement de l’égalité d’accès aux soins pour tous les patients sur tous les territoires) concentre les efforts du Ministère de la Santé depuis de longs mois, les actions déployées sont jugées insuffisantes par de nombreux soignants mais aussi par des hommes politiques de tout bord. Depuis l’été 2022, un groupe d’une quarantaine de députés s’est donc penché sur ce problème, en cherchant les solutions les plus efficaces à envisager.

Dans une tribune, publiée le 7 janvier dernier dans le Journal du Dimanche, les députés soulignent l’échec de toutes les politiques publiques de ces dernières années et dressent un constat sombre de la situation actuelle : « la désertification médicale progresse et atteint un seuil critique dans un nombre croissant de territoires ». Si l’accès aux soins est optimal dans certains territoires, le manque de chirurgiens-dentistes ou de médecins généralistes devient inquiétante dans d’autres, à un moment où 8 millions de Français vivent dans un de ces déserts médicaux et dentaires. En ne résolvant pas efficacement et durablement cette situation, c’est la santé même des Françaises et des Français qui est mise en danger selon les députés.

Le constat est cruel, mais sans appel : en matière d’accès aux soins, la France roule à deux vitesses. Excellence pour certains, désespérance pour d’autres. L’urgence nous commande d’agir. Seules des mesures exceptionnelles pourront inverser la tendance.

Inciter ou contrôler l’installation des chirurgiens-dentistes et des soignants ?

Depuis 6 mois, ce groupe de députés a donc analysé les résultats obtenus des différentes mesures mises en place pour réguler et optimiser la démographie de chacune des professions de santé. Ils soulignent que les mesures incitatives (celles qui doivent attirer les futurs chirurgiens-dentistes à s’installer dans un désert dentaire) se révèlent bien insuffisantes pour garantir des résultats pérennes et durables. En revanche, ils insistent également pour démontrer l’efficacité de mesures plus « coercitives » en citant l’exemple de la régulation en ce qui concerne les « pharmaciens ». Et ils en tirent une conclusion sans appel :

Sans que cette mesure soit un « remède miracle », elle est incontestablement une clé de la solution.

Cette régulation est donc au cœur de la « proposition de loi transpartisane » déposée par ces députés, qui en appellent à la responsabilité de tous les parlementaires pour que les « médecins et chirurgiens-dentistes choisissent leur lieu d’installation en fonction des besoins de santé de la population ». Certains soignants, certaines organisations professionnelles ont déjà fait connaitre leur hostilité à ce projet, qui serait, selon eux, un non-sens pour les professions libérales de santé. On se souvient du tollé et de l’opposition qu’avait soulevé un projet de loi régulant l’installation des jeunes kinés libéraux il y a quelques mois, et on peut légitimement croire que cette proposition de loi risque de connaître le même sort…..

Pensez-vous que la régulation à l’installation soit la solution pour répondre à ces déserts dentaires ? Quelles seraient, selon vous, les autres pistes pour faire reculer ces déserts médicaux ? Comprenez-vous qu’en ces temps difficiles, la liberté d’installation soit encadrée par un texte de loi ?

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