Libéral ou hospitalier ? salarié ou medworking ? Quel statut pour les chirurgiens-dentistes ?

Libéral ou hospitalier ? salarié ou medworking ? Quel statut pour les chirurgiens-dentistes ?

En quelques années, le mode d’exercice des chirurgiens-dentistes a profondément évolué, s’adaptant ainsi aux nouvelles exigences de notre société. Aujourd’hui, un jeune diplômé en odontologie peut ainsi choisir son mode d’exercice en fonction de son projet de vie.

Les chirurgiens-dentistes, des professionnels libéraux de santé ?

Pendant très longtemps, les chirurgiens-dentistes ont exercé sous le statut de profession libérale de santé. La grande majorité de la profession exerçait ainsi en tant que chirurgien-dentiste libéral en 2021. Cependant force est de constater que l’exercice professionnel prend depuis plusieurs années de nouvelles voies. Si l’on se base sur les données communiquées par l’Ordre National des chirurgiens-dentistes (ONCD), 84 % des effectifs de la profession (44.044 professionnels inscrits en 2022) avaient donc choisi le statut libéral. Mais les mêmes analyses conduisent aussi à constater une évolution lente mais continue du choix du mode d’exercice.

Répondant aux ambitions portées par le gouvernement visant à « faire de l’exercice isolé une aberration », la profession est traversée depuis plusieurs années par un regroupement de ces professionnels de santé. Un chirurgien-dentiste sur 3 (34 %) reconnait travailler seul, quand ils sont 32 % à exercer à 2, 13 % à 4 et 11 % à 5 (et plus). Devenir chirurgien-dentiste libéral en 2023 ne consiste plus à créer ou reprendre en cabinet dentaire seul. Enfin, depuis le début des années 2010, le nombre de professionnels de chirurgiens-dentistes à choisir la voie salariée n’a cessé de progresser. Ainsi, on comptabilisait en 2012 8 % des effectifs de la profession à avoir choisi d’exercer en tant que salarié dans un milieu non hospitalier, essentiellement dans des centres dentaires et des centres de santé. En 2021, 13 % de la profession était concerné par un tel choix.

Les chirurgiens-dentistes anticipent une évolution de l’organisation de la santé en France

Si cette attractivité de l’exercice salarié de la profession répond à de nouvelles organisations de la santé en France (l’incitation des pouvoirs publics à l’ouverture des centres dentaires a été décidée en partie pour lutter contre la pénurie de professionnels de santé), elle répond aussi à de nouvelles aspirations des jeunes générations de soignants. Pouvoir s’affranchir des tracasseries administratives et se libérer du nécessaire endettement pour pouvoir exercer en tant que chirurgien-dentiste libéral conduit de plus en plus de jeunes diplômés à préférer la sécurité du salariat. D’autant plus que les étudiants en odontologie sont de plus en plus nombreux à étudier à l’étranger (et donc à s’endetter plus lourdement pour obtenir le diplôme de docteur en chirurgie-dentaire).

Aujourd’hui, les chirurgiens-dentistes veulent pouvoir se consacrer à leur art, sans avoir à gérer leur petite entreprise, qu’est devenu un cabinet dentaire libéral. Si les centres dentaires offrent une alternative séduisante et pertinente, une autre voie s’organise, depuis plusieurs mois : le medworking. Ce phénomène ne concerne pas uniquement les chirurgiens-dentistes mais bien l’ensemble des soignants. A l’instar du coworking, le medworking bucco-dentaire consiste à partager des espaces de travail aménagés et équipés, moyennant le paiement d’un « loyer ». Le chirurgien-dentiste exerce alors en tant que professionnel libéral de santé en profitant de ce cadre d’exercice, où tout est mutualisé. Le professionnel de santé conserve donc son indépendance, tout en pouvant s’appuyer sur tous les avantages du travail de groupe. Libéral, medworking, salarié, hospitalier, … les modes d’exercice des chirurgiens-dentistes se diversifient, afin de satisfaire à toutes les aspirations. Il reste à savoir quelle mode d’exercice pourra répondre au mieux aux attentes futures des patientes et des patients.

Et vous, sous quel statut exercez-vous votre profession ? Que pensez-vous de ces nouveaux modes d’exercice ?

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