L’installation des chirurgiens-dentistes, une clé pour lutter contre la pénurie de soignants

L’installation des chirurgiens-dentistes, une clé pour lutter contre la pénurie de soignants

Si l’Assurance Maladie a fait de la lutte contre les déserts dentaires et médicaux une de ses priorités, cela passe aussi par une régulation des nouveaux professionnels de santé. Un nouvel accord signé en novembre confirme cette orientation.

Réguler l’installation des chirurgiens-dentistes, une voie pour lutter contre la désertification dentaire ?

Le manque de chirurgiens-dentistes sur certains territoires de l’Hexagone fait partie des enjeux prioritaires du gouvernement en général et du ministère de la santé en particulier. L’ambition de ce dernier consiste bien à garantir l’accès à des professionnels de santé à toutes et tous. Cette pénurie de soignants en général et de chirurgiens-dentistes en particulier est déjà à l’origine de nombreuses décisions, notamment en ce qui concerne la capacité des universités d’odontologie. Mais former davantage de chirurgiens-dentistes dans les années à venir ne sera pas suffisant, si des efforts ne sont pas faits pour mieux répartir ces professionnels de santé sur tous les territoires de l’hexagone.

C’est un des aspects qui a été officiellement validé par la nouvelle convention entre les chirurgiens-dentistes d’une part et l’Assurance Maladie d’autre part. négociée depuis avril 2023, cette convention a été signée le 21 juillet dernier. D’un côté, les chirurgiens-dentistes ont obtenu en partie satisfaction quant à leur demande de revalorisation de leur rémunération. En revanche, ils ont dû accepter une entorse à leur liberté d’installation, condition impérative posée par l’Assurance Maladie. En d’autres termes, les chirurgiens-dentistes libéraux ne pourront plus s’installer où ils le souhaitent, puisque les zones qualifiées de « très sur dotées » leur seront désormais interdite, s’ils ne s’installent pas en remplacement d’un chirurgien-dentiste sur le départ. Des aides financières supplémentaires ont également été créées pour inciter les jeunes chirurgiens-dentistes à s’installer dans des « déserts dentaires ».

Limiter l’installation de nouveaux centres dentaires, une autre voie ?  

Toute la profession ne s’est pas enthousiasmée de cette remise en cause d’un des principes mêmes de leur activité : leur liberté d’installation. En revanche les chirurgiens-dentistes soulignaient que cet accord ne pouvait être efficace que s’il concernait également les centres dentaires. En effet, ils soulignaient que ces derniers étaient déjà installés dans des territoires suffisamment pourvus en chirurgiens-dentistes, et que les centres dentaires attitraient les jeunes diplômés, réduisant ainsi le nombre de professionnels en mesure de créer ou reprendre un cabinet dentaire général. L’Assurance Maladie a entendu ces arguments, et a annoncé avoir trouvé un accord similaire pour les centres dentaires. Pour Thierry Fatome, le directeur de l’Assurance Maladie, l’accord signé en novembre 2023 participe à garantir « une meilleure répartition réelle de l’offre de soins dentaire sur le territoire ».

Dès 2025, les centres dentaires ne pourront donc plus s’installer dans les zones déjà suffisamment pourvus en chirurgiens-dentistes. Les centers, déjà existants sur ces territoires, ne pourront pas non plus recruter davantage de chirurgiens-dentistes salariés.

Si ce nouvel accord répond à la demande d’équité formulée par les chirurgiens-dentistes libéraux, elle suscite également l’inquiétude des centres dentaires eux-mêmes. Par communiqué de presse, l’union des centres dentaires a ainsi souligné rester « vigilante à la nécessaire égalité de traitement et de régulation qui doit prévaloir entre l’exercice libéral et l’exercice collectif ». Autant dire, que ls résultats encadrant l’installation des chirurgiens-dentistes sont attendus et seront scrutés par tous les acteurs concernés.

Estimez-vous que les mesures prises par l’Assurance Maladie sont de nature à mieux assurer la régulation de l’installation des jeunes chirurgiens-dentistes ? Estimez-vous que les mesures garantissent l’équité des dispositifs entre tous ?

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