Plus que le nom de la nouvelle ministre de la Santé, Mme Catherine Vautrin, c’est l’intitulé même du portefeuille ministériel qui a fait couler beaucoup d’encre. Ce changement suscite également énormément d’inquiétude dans le milieu de la santé, et les chirurgiens-dentistes participent à ces interrogations.
La santé bucco-dentaire, une priorité nationale en 2024 ?
Le gouvernement, et plus précisément le ministère de la Santé, n’a cessé de multiplier les déclarations pour souligner que la santé en général et la santé bucco-dentaire en particulier apparaissaient être les priorités du gouvernement actuel. On se souvient des affirmations du candidat Emmanuel Macron, à peine réélu en 2022. La transformation du système de Santé sera au cœur de son nouveau quinquennat. On se souvient également, que les chirurgiens-dentistes et bien d’autres professionnels de santé s’étaient félicités, à l’époque, des symboles affichés par les autorités publiques.
En devenant le ministre de la Santé, l’urgentiste François Braun devait incarner ces transformations. Il devenait ainsi le ministre de la Santé et de la prévention, répondant ainsi aux revendications de bon nombre de professionnels de santé. Parmi eux, les chirurgiens-dentistes demandaient depuis longtemps que la prévention soit mieux intégrée à la politique de santé publique. Le ministre fraîchement nommé lançait le CNR Santé, en s’engageant à écouter tous les acteurs du système de santé afin de faire évoluer ce dernier « dans le bon sens ». 18 mois après, l’ambiance n’est plus la même, et même les postures du gouvernement se sont atténuées. L’annonce, le 11 janvier dernier, du nouveau gouvernement a confirmé cette évolution et suscite désormais de nombreuses inquiétudes.
Un ministère de la Santé condamné d’avance devant la complexité des dossiers ?
Mme Catherine Vautrin a donc été désignée comme Ministre du Logement, de la Santé et des Solidarités. Non seulement, la prévention a déjà disparu de l’appellation officielle de ce portefeuille ministériel, mais celui-ci a été élargi aux solidarités (cela a souvent été le cas par le passé) mais aussi au logement. Or, le logement fait partie des préoccupations principales de nos concitoyens, et il retiendra l’attention de la ministre en charge de sa gestion. Pour de nombreux professionnels, ce changement de périmètre du ministère représente un très mauvais signal. En réduisant l’importance donnée à la Santé, le gouvernement ne laisse-t-il pas présager à l’avenir une baisse de moyens matériels et financiers dévoué à cette nécessaire transformation du système de santé ?
Certes, le gouvernement a déjà expliqué qu’une ministre déléguée à la Santé serait nommée dans les prochains jours, mais cela ne suffit pas à apaiser les craintes. Les questionnements se multiplient du côté des chirurgiens-dentistes libéraux comme des médecins hospitaliers. Chirurgien pédiatre et membre du collectif Inter-Hôpitaux, Jean-Luc Jouve expliquait ce désarroi aux journalistes de France Info : « On comprend mal une stratégie de mettre en place une personne qui soit à distance de ces sujets. Nous sommes dans l’incompréhension, nous dans les hôpitaux, quand on voit le casting qu’on nous propose«
Sans préjuger de l’action à venir de la nouvelle ministre du Logement, de la Santé et des Solidarités, les chirurgiens-dentistes attendent donc eux-aussi les premières décisions, les premières pistes pour savoir si les engagements pris seront tenus….
Et vous, comment jugez-vous cette nomination et ce changement d’intitulé du ministère ? Est-il révélateur selon-vous ? Plutôt optimiste ou méfiant pour l’avenir ?
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