La stomatophobie pénalise les patients qui en souffrent. Mais cette peur panique du dentiste constitue aussi un facteur dégradant plus ou moins fortement les conditions du travail au sein des cabinets dentaires. L’hypnose apparait aux yeux de certains professionnels comme étant une des solutions à privilégier. Et de plus en plus de dentistes décident de se former à l’hypnothérapie.

L’hypnose, une solution séduisante pour apaiser les patients d’un cabinet dentaire

On évoque souvent cette peur panique du dentiste, qui pousse certains patients à décaler leur rendez-vous au dernier moment voire à annuler ou repousser des soins par crainte d’avoir à s’allonger sur le fauteuil du cabinet dentaire. Si la moitié de la population serait atteinte de cette stomatophobie, les chirurgiens-dentistes doivent donc pouvoir soigner ces « angoissés des soins dentaires ». Et la tension, que cette peur génère chez certains, rend la tâche bien plus complexe pour le professionnel de santé. La peur est irrationnelle (les douleurs aigues, le bruit de la fraise, ….) et il est donc difficile de vouloir se lancer dans une tentative de raisonnement.

Déjà utilisée au XVIIIème siècle chez les ancêtres des chirurgiens-dentistes d’aujourd’hui, l’hypnose séduit de plus en plus de professionnels depuis le début des années 2000. Bien que l’hypnose soit encore grandement méconnue pour une grande partie de la profession, cette technique ne peut se résumer aux idées reçues, que la majorité en a. Le simple recours au paraverbal et au pouvoir de la persuasion constitue un premier pas pour le dentiste vers l’hypnose en tant que telle.

Le chirurgien-dentiste hypnotiseur pour une autre image des soins bucco-dentaires

Lors du Congrès de l’Association Dentaire Française (ADF) de 2013, la responsable scientifique de l’association, Mme Stéphanie Tubert Jeannin expliquait ainsi « l’hypnose conversationnelle ( …) des petites techniques qui vont aider le patient à se détendre et à pouvoir être mieux à l’écoute, pour pouvoir ensuite mieux participer à une réelle transe hypnotique ». Car l’hypnose n’est rien d’autre qu’un état modifié de conscience, que nous appelons transe, et que tout un chacun a déjà expérimenté par lui-même. Par exemple, quand on est complètement absorbé par un film, un livre, sa conduite qu’on en oublie tout le reste. Cet état de conscience peut permettre d’apaiser le patient lors de sa visite au cabinet dentaire et donc de permettre au dentiste de réaliser ses soins de manière plus sereine à deux conditions :

• Le chirurgien-dentiste doit être formé à cette pratique,
• Le patient doit être volontaire et motivé.

Comme l’explique Mme Tubert Jeannin, le dentiste hypnotiseur va disposer de multiples outils pour conduire le patient vers cet état si particulier.

« Ce n’est pas un thérapeute qui hypnotise le patient, c’est un échange. Le patient a des ressources que le thérapeute va aider à mobiliser »

Les soins bucco-dentaires sous hypnose, des conditions optimales pour le patient comme pour le dentiste

Bien que l’hypnose demande un travail préparatoire au chirurgien-dentiste, une mise en situation, les soins bucco-dentaires en eux-mêmes ne changent pas. En revanche, puisque le patient n’est plus angoissé et qu’il est détourné de la réalité, il est plus apaisé et permet au chirurgien-dentiste de travailler dans des conditions plus sereines. La douleur ou la gêne ne disparaît pas, mais sa perception en revanche est largement atténuée.

Cette action bénéfique de l’hypnose sur la gestion de la douleur est déjà utilisée depuis plus ou moins longtemps sur d’autres aspects médicaux : substitution de l’anesthésie générale pour certaines opérations, accouchement sous hypnose plutôt que sous péridurale, … Ses effets peuvent donc être appliqués dans les centres dentaires, et les chirurgiens-dentistes se formant à cette pratique vantent les résultats obtenus chez les patients réceptifs notamment les enfants.

Et vous, êtes-vous formés à l’hypnothérapie adaptée aux soins bucco-dentaires ? Qu’en pensez-vous ? Plus généralement, pensez-vous que l’hypnose peut être une des solutions pour améliorer la qualité des soins d’une part et les conditions de travail d’autre part ?

Partager un commentaire