Depuis des années, les chirurgiens-dentistes revendiquent davantage de moyens pour leurs missions de prévention et d’information. Dans le même temps, de nombreuses études soulignent le rôle central que pourraient jouer les dentistes dans la prévention d’autres pathologies.
Les chirurgiens-dentistes, un nouveau rôle en matière de prévention ?
On connait l’importance, que revêt la prévention pour les chirurgiens-dentistes. Non seulement, ils doivent prévenir les pathologies bucco-dentaires (caries, maladies parodontales, …), mais ils doivent aussi informer, sensibiliser et éduquer leurs patientes et leurs patients pour qu’ils adoptent les bonnes habitudes en matière d’hygiène bucco-dentaire (brossage quotidien, consultation régulière du chirurgien-dentiste, …). Cela a conduit une grande partie de la profession à se féliciter de la décision du gouvernement, lorsque ce dernier a décidé d’ajouter cette prévention au nom même du ministère de la Santé.
Mais le rôle de prévention ne s’arrête pas là pour les dentistes. C’est ce que vient de rappeler une étude britanique, publiée dans le British Dental Journal. Les chercheurs soulignent ainsi, chiffres à l’appui : ” les professionnels dentaires sont bien placés pour dépister les maladies cardiovasculaires et les indicateurs de diabète à risque élevé “. Pour les auteurs de l’étude, les chirurgiens-dentistes doivent ainsi être davantage mis à contribution dans la prévention de certaines pathologies. Ils soulignent le rôle essentiel, que pourraient jouer ces professionnels de la santé bucco-dentaire en termes de politique publique de santé. Les chirurgiens-dentistes doivent être davantage impliqués ” dans l’identification des patients qui pourraient avoir besoin d’une intervention clinique pour prévenir ou retarder la progression des maladies cardiovasculaires et du diabète “.
De nouvelles missions de dépistage pour les professionnels de la santé bucco-dentaire ?
En conclusion de leurs études, les scientifiques soulignent que les chirurgiens-dentistes devraient à l’avenir bénéficier de formations pour mieux les préparer à ces nouvelles missions de dépistage, qu’ils pourraient prendre en charge. Pour ces scientifiques, les consultations chez le dentiste ” offrent une occasion de fournir des conseils de santé ciblés pour la santé bucco-dentaire et générale “.
Les liens entre la santé de nos dents et la santé globale des patients sont, depuis longtemps, attestés et documentés. Plus encore, d’innombrables études soulignent régulièrement de nouvelles relations, notamment pour certaines pathologies neuro-dégénératives. Est-ce à dire que les chirurgiens-dentistes devront, dans les années à venir, prendre la responsabilité de nouveaux dépistages, considérés, jusqu’à aujourd’hui, « hors de leur art » ?
La question est d’autant plus importante, qu’un grand nombre de dentistes soulignent le manque de moyens consacrés à la prévention (bucco-dentaire). Avant de voir leurs missions s’élargir, ces professionnels de santé revendiquent davantage de moyens et une stratégie claire pour mieux informer et sensibiliser le grand public. D’autant plus, que le manque de chirurgiens-dentistes se fait cruellement sentir, dans certains territoires de l’Hexagone. Le sujet divise donc la profession, et il appartiendra au ministère de la santé et de la prévention de définir les grandes orientations en la matière.
Et vous, estimez-vous comme naturel de voir les missions du chirurgien-dentiste en matière de prévention et de dépistage s’élargir dans les années à venir ? Considérez-vous au contraire, que la profession doive se concentrer sur ses missions originelles avant tout ? Quelles seraient selon vous les décisions à prendre pour faire évoluer la situation ?
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