Certains soins dispensés par le chirurgien-dentiste ou l’orthodontiste peuvent avoir une portée esthétique. Mais ils relèvent néanmoins de la responsabilité d’un professionnel de santé et ne peuvent pas être pris à la légère, comme cela peut être le cas pour les gouttières d’alignement.
Mieux informer les patients, un enjeu de santé publique
Les Français sont informés et éduqués au domaine de la santé en général et de la santé bucco-dentaire en particulier. Le parcours de soins de chaque patient est pensé pour que ce dernier connaisse les traitements accessibles mais accède aussi aux conseils de prévention notamment. Pour la santé bucco-dentaire, tous les patients (ou presque) connaissent les conseils essentiels (brossage des dents et visite régulière de son dentiste). Mais l’information n’est pas approfondie, et certains acteurs du milieu de la santé regrette que cette méconnaissance puisse représenter certains dangers en matière de santé publique.
Ainsi en est-il de l’orthodontie. Tous les chirurgiens-dentistes et bien d’autres professionnels de santé connaissent les bénéfices d’un traitement orthodontique sur la déglutition, l’élocution, la respiration ou encore sur la mastication. En revanche, les patientes et les patients n’en ont pas idée, reléguant l’orthodontie à un simple traitement esthétique.
L’orthodontie ne peut pas être résumé à sa portée esthétique
Un sondage réalisé par Ipsos pour le compte de la Fédération Française d’orthodontie (FFO) en octobre dernier confirme ce constat :
7 Français sur 10 considère qu’un traitement orthodontique est à visée esthétique
Cela souligne bien que les Françaises et les Français méconnaissent les spécialités que peut revêtir l’intervention d’un chirurgien-dentiste. En revanche, ils sont informés par d’autres biais, moins rigoureux et moins reconnus comme les réseaux sociaux et d’autres sites Internet. Ainsi, plus de 8 français sur 10 (82 %) reconnaissent avoir déjà entendu des gouttières d’alignement. Ce traitement orthodontique est davantage connu comme le phénomène de société qu’il est devenu et à travers le prisme de certaines prises de position de la part de vedettes et/ou d’influenceuses.
Pour les orthodontistes, le danger réside bien dans ce mélange des genres. Près de deux jeunes âgés de 25 à 34 ans sur 3 (64 %) avouent vouloir recourir à ces gouttières, présentées, dans certains cas, comme un traitement « anodin et sans risque ». Aussi, les offres en ligne se multiplient, détournant certains patients (ou doit-on alors parler de clients ?) des cabinets d’orthodontie. Parmi les personnes interrogées, seuls 13 % avaient déjà eu recours à cette solution (22 % en se concentrant sur les plus jeunes, 25-34 ans). Et dans 93 % des cas, un chirurgien-dentiste ou un orthodontiste avait suivi le traitement
Cependant si on étudie le sondage en détail, on apprend que la moitié des patients concernés (46 %) ont hésité à faire appel à une de ces sociétés en ligne, ce qui provoque la colère du président de la commission de la communication de la FFO, M David Couchat :
« Nous assistons à un dévoiement du soin orthodontique réduit à un produit de consommation courante, une tendance grave et préoccupante »
Et vous, êtes-vous inquiets de cette « promotion » de certaines pratiques sur les réseaux sociaux (aligneurs, blanchiment des dents, …) ? Quelle serait selon vous la solution à adopter pour améliorer la situation ?
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