Les liens entre la santé bucco-dentaire et l’état de santé en général sont complexes. Une étude japonaise récente a ainsi mis en évidence ceux existant entre la perte de dents et les maladies parodontales d’une part et les maladies neurodégénératives d’autre part avec des résultats surprenants.
L’état de santé de la population directement liée à la santé bucco-dentaire
En changeant d’appellation et en accolant à son titre habituel celui de la prévention, le ministre actuel de la Santé, M François Braun, a souligné à quel point il souhaitait initier un profond changement dans la gestion de la santé publique. Certes, les grands axes ne changent pas (lutte contre les déserts médicaux, accompagnement des professionnels à l’exercice partagé, meilleure coordination des soins entre l’hôpital et la médecine de ville, …), mais l’essentiel consiste cependant à optimiser les relations entre les différents professionnels de santé pour que ceux-ci s’adaptent aux transformations à venir, notamment celles liées aux prévisions démographiques. Les chirurgiens-dentistes sont pleinement intégrés à cette nouvelle ligne directrice, d’autant plus que les études pointant les interactions entre santé bucco-dentaire et état de santé en général se multiplient ces dernières années.
Le vieillissement de la population entraîne ainsi des conséquences sur la demande de soins bucco-dentaires, tout en mettant en avant les liens entre les problèmes de dents et les maladies parodontales d’une part et la santé du cerveau d’autre part. Ce que les chirurgiens-dentistes supposaient depuis longtemps a ainsi été mis en évidence par une récente étude japonaise
Le déclin cognitif des patients : le rôle de la santé bucco-dentaire souligné
Les personnes âgées notamment peuvent être frappées par des maladies neurodégénératives dont la Maladie d’Alzheimer reste l’exemple le plus connu. L’étude japonaise a confirmé, que le développement de cette maladie conduit dans les premiers temps, à une diminution du volume de l’hippocampe, cette partie du cerveau liée à la mémoire. Les scientifiques japonais ont lors suivi des patients, ne présentant pas de troubles cognitifs ni de signes de la maladie d’Alzheimer. Ils ont suivi l’état de santé bucco-dentaire des patients sélectionnés tout en mesurant le volume de l’hippocampe au cours de cette expérimentation, qui s’est étirée sur 4 ans. Deux cas de figures se sont alors présentés.
Il a ainsi été mis en lumière, que les patients souffrant d’une légère maladie des gencives et ayant perdu plusieurs dents présentaient une diminution du volume de l’hippocampe gauche. Cela a également permis de souligner que la perte d’une dent à ce stade participait à cette diminution du volume de l’hippocampe dans une proportion équivalente à une année de vieillissement du cerveau.
Dans un second groupe, l’effet inverse a été observé. En d’autres termes, les patients souffrant d’une maladie grave des gencives connaissaient une diminution de l’hippocampe plus rapide lorsqu’ils conservaient leurs dents. Le dentiste gériatrique Satoshi Yamaguchi de l’université de Tohoku explique ainsi :
« Le fait de conserver des dents en cas de maladie gingivale grave est associé à une atrophie du cerveau. Il est essentiel de contrôler la progression de la maladie des gencives par des visites régulières chez le dentiste ».
Il reste bien évidemment à confirmer ces premiers résultats, quoi confèrent un nouveau rôle d’importance aux chirurgiens-dentistes dans la prévention de cette maladie dégénérative. Un enjeu essentiel au vu des prévisions établies par le ministère de la santé.
Et vous, vous tenez-vous informés de ces multiples études mettant en lumière les liens entre la santé bucco-dentaire et les maladies neurodégénératives ? Estimez-vous que ces avancées scientifiques puissent avoir des conséquences importantes sur les missions assignées aux chirurgiens-dentistes ? Lesquelles ?
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