Chaque territoire, frappé par la désertification médicale, imagine des solutions pour attirer les professionnels de santé. Ces derniers doivent en revanche respecter leurs engagements et leurs obligations pour que cette lutte contre les déserts médicaux se révèle réellement efficace.
Attirer les professionnels de santé dans les déserts médicaux ….
Les collectivités territoriales participent activement à la lutte contre la désertification médicale. La pénurie de soignants en général et de chirurgiens-dentistes en particulier représente un véritable handicap pour le développement de certains territoires, désormais désignés sous le terme de déserts médicaux. Si les autorités publiques ont multiplié, ces dernières années, les décisions pour inverser la tendance, les territoires doivent se saisir eux-mêmes de cette problématique, tant les conséquences peuvent être dramatiques en termes d’attractivité de ces villes et villages, désertés par les soignants. La PQR (Presse Quotidienne Régionale) regorge d’initiatives, prises ici ou là, pour attirer des chirurgiens-dentistes.
Pour certains territoires, une des solutions envisageables (et en cours de déploiement) consista à installer des universités d’odontologie pour former les futurs professionnels de santé sur ces territoires, où leur installation, une fois diplômée, est déclarée comme utilitaire. En revanche, le manque de diplômés en odontologie empêche de pourvoir à toutes les attentes et à tous les besoins. Il faudra attendre quelques années pour que le nombre de professionnels soit suffisant afin de pouvoir résorber ces inégalités criantes d’accès aux soins à travers le territoire. Pour d’autres collectivités, la solution consiste à aider des chirurgiens-dentistes étrangers à venir exercer en France. C’est donc dans ces conditions, que certaines collectivités territoriales ont décidé d’aides financières ou matérielles au bénéfice des chirurgiens-dentistes, décidant de s’installer sur leur territoire.
…et réussir à les fidéliser à un territoire, un défi d’ampleur !
Ces aides peuvent prendre de multiples formes. Il peut s’agir de bourses de stage, d’aides financières pour payer les études des futurs chirurgiens-dentistes, pour inciter les futurs diplômés à venir s’exercer à leur art sur un territoire déserté. C’est cette solution qui a été déployée en Normandie notamment, la région de France la plus sous-dotée en chirurgiens-dentistes. Mais, les collectivités territoriales peuvent également aider en participant à l’aménagement d’un local en centre dentaire, ou encore en versant une aide financière au chirurgien-dentiste, venant s’installer dans une des régions concernées par cette désertification médicale.
Ces aides constituent, pour les collectivités locales concernées, un investissement sur l’avenir, puisqu’il s’agit de renforcer l’attractivité du territoire et donc d’en assurer le développement pour les années à venir. Aussi est-il essentiel pour ces mêmes collectivités de se garantir de la pérennité de ces installations. Dans la très grande majorité des cas, les aides proposées aux chirurgiens-dentistes s’installant est conditionnée à un minimum de temps d’exercice.
Le plus souvent, cette condition de temps est fixée à 5 ans, et les professionnels de santé doivent donc, durant cette période, exercer dans le désert dentaire concerné. Parce que la santé représente un enjeu majeur pour ces territoires (souvent ruraux et donc éloignés des grandes métropoles), les collectivités locales sont désormais prêtes à faire appliquer cette contrepartie, quitte à introduire des actions devant la Justice. Ainsi, le département de la Sarthe a demandé à un chirurgien-dentiste, fraichement installé dans les Bouches du Rhône, de lui rembourser les aides versées (25.500 €) pour le financement de ses études.
Le principe du « gagnant – gagnant » doit être respecté se justifie le conseil départemental de la Sarthe. Toujours est-il, que ces exemples rappellent que ces aides impliquent des obligations à respecter de la part des chirurgiens-dentistes.
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