Doctolib est devenu en quelques années un acteur du système de santé. Si les professionnels de santé dont les chirurgiens-dentistes se félicitent des avancées, que la plateforme a permis, ils s’inquiètent également de la menace sur leur indépendances.
De plus en plus de professionnel de santé expriment leurs critiques à l’encontre de Doctolib et plus généralement des solutions de prise de rendez-vous en ligne. Ils soulignent que si ces dernières sont devenues des habitudes voire des réflexes pour une grande partie de la population, elles ont également profondément transformé leur quotidien. Aujourd’hui, certains soulignent que cette dépendance est devenue trop forte et pourrait représenter une menace à l’avenir. Les chirurgiens-dentistes comme les autres professions de santé n’ont pas manqué de le rappeler au cours des débats, ayant entouré la proposition d’une loi visant à fixer une « taxe lapin ».
Parce que Doctolib s’est imposé, aux yeux des patients et des professionnels, comme un acteur de notre système de santé, il multiplie ses efforts pour le financement de certaines études, de certaines actions. N’est-ce pas vers la plateforme que le gouvernement s’est tourné, au moment de la crise sanitaire, pour organiser l’organisation pratique de la vaccination ?
La plateforme de prise de rendez-vous en ligne, un danger ou une opportunité ?
Selon une étude de l’Union Française de la Santé Bucco-dentaire et de Doctolib (Novembre 2019) , plus de 3 patients sur 4 (76 %) affirment que la « prise de rendez-vous en ligne permet d’accéder plus facilement à leur dentiste ». On pourrait se féliciter, à priori, de cette réalité, d’autant plus que l’on évoque souvent les problématiques liées au manque de chirurgiens-dentistes. Mais n’est-ce pas cette facilité de prendre un rendez-vous avec un chirurgien-dentiste qui pousse de nombreux patients à ne pas honorer leur rendez-vous ? N’est-il pas trop facile pour les patients de prendre 3 ou 4 rendez-vous afin de pouvoir sélectionner celui qui conviendra le mieux en termes d’horaires, de situation géographique, …. ? Les autres rendez-vous ne seront pas honorés et participeront à ces 57 millions de rendez-vous non honorés chaque année (toutes professions médicales confondues). Parmi ces « lapins », les chirurgiens-dentistes figurent parmi les professionnels les plus impactés.
Des solutions numériques au bénéfice ou au détriment du cabinet dentaire ?
6,2 % des rendez-vous de chirurgiens-dentistes se concluraient par un lapin (contre 2.4 % pour les masseurs kinésithérapeutes). La « taxe lapin » a été proposée par les sénateurs, et même si le sujet divise, toujours est-il que tous les soignants reconnaissent qu’il faut agir, tant ces rendez-vous non honorés peuvent perturber l’organisation d’un centre dentaire.
Peut-on se fier à l’étude déjà citée ci-dessus, et soulignant que 80 % des chirurgiens-dentistes interrogés reconnaissent l’efficacité du rappel automatique pour lutter efficacement contre l’absentéisme ? Certes, l’envoi de SMS ou le rappel automatique réduit considérablement le nombre de « lapins », mais cela a un coût pour les soignants en général et les chirurgiens-dentistes en particulier. La plateforme leader dans la prise de rendez-vous en ligne est-elle légitime à souligner les bénéfices d’un service qu’elle propose à ses « professionnels de santé ».
Et vous, estimez-vous que Doctolib a pris une place trop importante aujourd’hui ? Quelles seraient selon vous les limites à fixer pour un avenir plus apaisé ? Et la taxe lapin, est-elle utile selon vous ?
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