Que ce soit pour devenir chirurgien-dentiste ou pour garantir une mise à niveau des connaissances, la formation de la profession représente un sujet majeur pour l’avenir même de la dentisterie. Un sujet majeur, qui peut aussi se transformer en un véritable stress au quotidien.
Vouloir devenir chirurgien-dentiste, une source de stress permanent ?
Les étudiantes et étudiants en odontologie ont, comme tous les autres étudiants en santé et plus généralement comme tous les soignants, souffert de cette crise sanitaire. Durant ces deux années, ils ont été mis à contribution. Pour autant, la dernière étude de l’Union nationale des étudiants en chirurgie dentaire (UNECD), publiée en janvier dernier, souligne que ces étudiants connaissent le même état d’esprit que leurs ainés. Comme pour les études précédentes, le stress reste la première caractéristique, qu’ils citent quand on leur demande comment se passe leurs études (38 %). Le constat est bien plus accablant, puisque plus d’un étudiant sur 3 (35 %) se considérerait en état dépressif.
Il ne faut pas cependant croire, que ces futurs chirurgiens-dentistes ne connaissent que l’angoisse et la peur. Ainsi, quand on les interroge sur leur ressenti par rapport à leur parcours à l’université, ils évaluent leur bien-être à 5,70 (contre 5.72 en 2018 et 6.83 en 2016). Parmi les griefs récurrents de ces étudiants, on retrouver la peur du redoublement mis aussi la sensation de « ne pas être écouté ou pris au sérieux ». Concernant leurs stages cliniques, les étudiantes et étudiants s’estiment moins heureux et l’UNECD explique ce constat en détaillant :
« Près de la moitié des étudiants considèrent que les TP ne préparent pas suffisamment aux actes à réaliser en clinique et 57,2 % jugent que les enseignements précliniques ne permettent pas d’aborder sereinement la relation patient-praticien »
L’étude conclut, que si la crise du Covid-19 a impacté les étudiants en odontologie, cela ne justifie en rien qu’autant de futurs chirurgiens-dentistes « se sentent aussi mal pendant leurs études ».
La formation continue des chirurgiens-dentistes, un autre sujet de préoccupation
A l’instar des étudiants en odontologie, les chirurgiens-dentistes ont eux-aussi vécu deux années difficiles, entre adaptation permanente du protocole sanitaire et participation aux efforts de lutte contre la propagation du virus. Les chirurgiens-dentistes doivent eux-aussi se soumettre à une obligation de formation continue, et le dispositif du développement professionnel continu (DPC) impose à ces professionnels une obligation triennale. A ce sujet, l’Agence nationale du DPC (ANDPC) a publié, son bilan annuel pour l’année 2021. Et les résultats sont le reflet d’une prise de conscience. En effet, si l’ANDPC enregistre une hausse des inscriptions à au moins une action de DPC en 2021 de l’ordre de 7 % pour l’ensemble des soignants concernés, cette augmentation explose pour les chirurgiens-dentistes à + 89.6 %. 12.122 chirurgiens-dentistes se sont inscrits en 2021 contre 6.861 en 2020. Il faut probablement y voir les effets d’une sortie de crise sanitaire.
A moins que les explications soient plus pragmatiques encore. En effet, l’Ordre a déjà prévenu la profession :
« Si une certaine “compréhension” peut-être de mise pour la période triennale passée, elle ne le sera plus pour période actuelle 2020-2022 qui sera, elle, analysée dès 2023 »
Ne faut-il pas voir dans ce contrôle plus strict de la formation continue des chirurgiens-dentistes l’origine de cette explosion des inscriptions ? Si tel était le cas, les chiffres de 2022 devraient connaitre la même envolée que ceux constatés en 2021. Toujours est-il, qu’initiale ou continue, la formation des chirurgiens-dentistes reste au cœur des préoccupations de la profession.
Et vous, vous souvenez-vous avoir été stressé au cours de vos études ? Et ou en êtes-vous de vos obligations de DPC ? La formation continue de la profession vous apparait-elle efficace ? Pourquoi ?
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