Comment les chirurgiens-dentistes s’adaptent face à l’augmentation de la demande de soins ?

Comment les chirurgiens-dentistes s’adaptent face à l’augmentation de la demande de soins ?

Les chirurgiens-dentistes peuvent avoir du mal à répondre aux besoins de tous les patients, notamment en raison d’un manque de professionnels de santé. Des solutions sont expérimentées, d’autres déployées pour permettre de répondre à l’un des objectifs de la profession : garantir l’égalité d’accès aux soins à tous les patients.

Offrir de nouvelles opportunités aux chirurgiens-dentistes pour satisfaire les besoins des patients

Tout comme les déserts médicaux, la désertification dentaire de certains territoires de l’Hexagone figure parmi les priorités des autorités publiques et de la profession. On ne reviendra pas sur les mesures déjà annoncées pour lutter contre ce phénomène (augmentation du nombre d’étudiants en odontologie, recrutement de chirurgiens-dentistes diplômés d’un autre pays de l’Union européenne, …). En revanche, tous les acteurs de la Santé publique sont conscients que ces décisions ne porteront leur fruit qu’à moyen terme, et qu’il faudra d’ici là trouver des solutions pour pouvoir répondre aux besoins des patientes et des patients.

Les nouvelles technologies constituent une des pistes pour améliorer la capacité de prise en charge des chirurgiens-dentistes de France. Comme tous les professionnels de santé, les chirurgiens-dentistes sont concernés par la loi de 2009, ayant posé la télémédecine comme un levier mobilisable par chacune des professions concernées. 5 activités avaient alors été définies :

  • La téléconsultation
  • La téléexpertise
  • La télésurveillance
  • La téléassistance
  • La régulation des urgences

Alors qu’une grande partie des soins prodigués par un chirurgien-dentiste impliquent la présence physique du professionnel de santé et de l’équipe soignante, cette télémédecine bucco-dentaire n’avait pas, à l’époque, séduit ou intéressé les patients d’une part ni même les dentistes eux-mêmes d’autre part. Cependant, la crise du coronavirus a accéléré le déploiement de ces « soins à distance », devenus pendant les différents confinements et couvre-feux une alternative pertinente quand les patients ne pouvaient plus se déplacer au cabinet dentaire. Si cette e-médecine a répondu aux attentes des médecins généralistes, elle n’a pas cependant su convaincre les chirurgiens-dentistes même pendant ces deux années si particulières.

Des soins à distance au cabinet dentaire à domicile, de nouvelles pistes pour les chirurgiens-dentistes de demain

C’est ce qu’il résulte d’une enquête réalisée à l’hiver 2020 (et donc après le premier confinement), publiée  dans la revue Digital Health. Selon cette dernière, plus d’un chirurgien-dentiste sur deux (57 %) « n’a jamais entendu parler de télédentisterie ». Pourtant la même enquête souligne, que la majorité des chirurgiens-dentistes (55.3 %) ayant déjà pratiqué la téléconsultation en sont satisfaits. Et plus de deux dentistes sur 3 (69 %) pensent que la télédentisterie constitue une solution efficace pour « améliorer l’accès aux soins dentaires ». Soulignant que cette nouvelle forme de consultation peut être une réponse efficiente dans certaines situations, l’étude insiste sur

 «  besoin important d’éducation et de formation en télédentisterie ainsi que de réglementation »

Présentée comme pouvant aider à une meilleure prise en charge des patients, la télémédecine en général et la télédentisterie en particulier sont qualifiées d’outils efficaces en ces temps de « pénurie de professionnels de santé ». Dans le même temps, et devant répondre à des situations encore plus exigeantes, certains chirurgiens-dentistes s’engagent aussi à délaisser leur cabinet dentaire pour proposer des soins directement au domicile des patients. Destinés principalement à des personnes âgées dépendantes ou non, en Ehpad ou non, ces soins dentaires à domicile représentent là-encore une voie privilégiée pour satisfaire à toutes les demandes de soins, en s’adaptant à la situation du patient.

Dans tous les cas, les chirurgiens-dentistes de demain devront apprendre à gérer ces nouvelles formes d’exercice pour s’inscrire dans le respect de leur déontologie : assurer à chacune et à chacun l’accès aux soins d’une part, tout en garantissant la qualité de ces soins.

Et vous, dans quelle mesure êtes-vous concernés par cette télédentisterie ou par les visites à domicile ou en Ehpad ? Estimez-vous que ces nouvelles formes de l’exercice de votre art sont appelées à se généraliser et/ou à se multiplier ?

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