Les chirurgiens-dentistes, comme la grande majorité des représentants des professionnels de santé, ont été reçus par les sénateurs pour pouvoir exprimer leur avis sur le PLFSS 2025. Une séance, qui aura eu le mérite de faire naitre un consensus : la nécessité d’une politique ambitieuse en matière de santé, loin des seules contraintes budgétaires.
Les professionnels de santé appelés à s’exprimer devant le Sénat
Dans un contexte difficile et même unique, le gouvernement a préparé, en un temps record, le projet de loi de financement sur la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2025. Chaque année, les orientations prises par ce projet de loi déclenche des réactions, plus ou moins vives, de la part des professionnels de santé. Cette année, les inquiétudes sont encore plus vives d’autant plus, que le PLFSS et plus généralement le budget 2025 se marque par l’ambition d’importantes économies, alors que les réformes de structure sont quasi-inexistantes. Pour le conseil national de l’Ordre des Chirurgiens-Dentistes, Luc Peyrat « Il n’y a pas grand-chose de nouveau dans ce PLFSS. » Tous les professionnels de santé se sont exprimés en ce sens, avec des jugements plus sévères de certains. Ainsi, Sophie Di Giorgio, s’est alarmée pour le compte de l’ordre des masseurs kinésithérapeutes en déclarant : « Nous ne pouvons plus nous contenter de petits pas, de demi-mesures et d’expérimentations. Maintenant il y a urgence. »
Le constat est unanimement partagé, et les responsables politiques se joignent même aux soignants. Ainsi, le président LR de la commission sénatoriale, M Philippe Mouiller a déploré « l’absence de mesures structurantes dans ce projet de loi », comprenant ainsi la frustration qui peut en découler auprès des professionnels de santé.
Quand les chirurgiens-dentistes et les soignants appellent à une vision ambitieuse de la santé
Qu’il s’agisse de santé en général ou de santé bucco-dentaire en particulier, tous les professionnels concernés regrettent que les seules mesures concrètes ne soient que financières. Ils ont ainsi pu rappeler la lettre ouverte adressée à la Ministre de la Santé, Mme Geneviève Darrieussecq qui demandait une loi de la programmation pour la Santé. Tous les acteurs de l’écosystème s’accordaient pour dénoncer une « gestion au coup par coup » : Mais nous faisons aujourd’hui le constat que, en l’absence d’une vision pluriannuelle des ressources à y consacrer, ces priorités ne sont pas débattues et nos politiques publiques de santé demeurent sans cap ni boussole, prisonnières d’une logique comptable de courte vu.
Même si la demande a pu recueillir le soutien de nombreux sénateurs et députés, tous s’accordent à souligner que seul le gouvernement a la capacité de lancer les consultations nécessaires pour engager la France pour les années à venir.
Cette rencontre a enfin été l’objet de recueillir l’avis des professionnels de santé sur certaines décisions inscrites dans le PLFSS 2025, comme la motivation des médecins s’agissant de la prescription de transport, d’analyses biologiques ou d’acte d’imagerie. « On va repartir sur les ententes préalables qui font perdre aux professionnels un temps démentiel (…) » a alerté Stéphane Oustric, représentant le Conseil national de l’ordre des médecins. Concernant le relèvement du ticket modérateur, l’Ordre des Sages-femmes a rappelé que « Tous les Français ne bénéficient pas d’une mutuelle ».
Cette réunion n’aura abouti sur aucune décision, mais elle aura permis de fédérer l’ensemble des acteurs du système de santé, qui demandent tous à ce que la logique comptable ne soit pas la seule et unique boussole s’agissant de la politique de santé en France.
Pensez-vous, que le message a une chance d’être entendu et écouté ? Pourquoi ?
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