Rendre les études en odontologie plus attrayantes ? Entre utopie et réalité !

Rendre les études en odontologie plus attrayantes ? Entre utopie et réalité !

La France doit pouvoir compter sur une augmentation significative du nombre de chirurgiens-dentistes dans les années à venir. Cette réponse aux prévisions démographiques notamment ne peut, aujourd’hui, être tenue par les seuls centres de formation en odontologie. Et demain ?

La formation des chirurgiens-dentistes en 2023, une situation complexe

Depuis quelques jours, la phase principale d’orientation post-bac sur la plateforme nationale (Parcoursup) a pris fin. La filière    MMOP (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie) continue de figurer parmi les voies attirant le plus grand nombre d’étudiantes et d’étudiants. Qu’il s’agisse des études pour devenir chirurgien-dentiste, médecin ou sage-femme, cette attractivité doit cependant être relativisée. Non seulement, la France ne forme pas suffisamment de professionnels de santé pour faire face à la demande et aux prévisions de croissance de la demande de soins, mais tous les efforts déployés pour augmenter ce nombre de soignants diplômés ne porteront leurs effets que dans plusieurs années. Pour les chirurgiens-dentistes, de nouvelles universités d’odontologie ont ainsi été créées à la rentrée 2022 et de nouvelles devraient ouvrir leurs portes cette année. Il s’agit ici de répondre à un double objectif : accroitre la capacité d’accueil des étudiants en odontologie et mieux lutter contre les déserts médicaux en incitant les étudiants à s’installer sur le territoire, sur lequel ils ont suivi leur formation.

Les organisations représentatives des chirurgiens-dentistes dénoncent cette situation et la pression ainsi placée sur les universités d’odontologie. Pour rappel, le nombre de nouveaux chirurgiens-dentistes ayant obtenu leur diplôme hors de France est désormais plus important que celui des professionnels attestant de la délivrance de ce diplôme d’Etat Français de Docteur en Chirurgien dentaire.

Attirer davantage d’étudiants en odontologie, un paradoxe à bien comprendre

Avec 50.3 % des nouveaux chirurgiens-dentistes, les études en zone européenne principalement sont devenues une véritable alternative pour les étudiantes et els étudiants français. Et si le ministère de la santé veut changer la donne, les efforts à déployer vont devoir l’être très rapidement. Il faudra non seulement créer de nouveaux centres de formation mais aussi rendre le métier et le cursus de formation plus attrayant. Pour pouvoir conduire les politiques de transformation de notre système de santé, les autorités doivent notamment garder le contrôle de ces voies de formation. Les professionnels l’ont eux-mêmes bien compris. Ainsi peut-on expliquer les efforts mis en œuvre pour rendre les études en odontologie plus attrayantes. Les initiatives sont certes le plus souvent locales mais elles soulignent les problématiques dans lesquelles se retrouve la profession. D’un côté, les étudiants en odontologie dénoncent des études couteuses. De l’autre, de nombreux chirurgiens-dentistes soulignent qu’une des principales difficultés à l’heure actuelle consiste à trouver des collaborateurs qualifiés et / ou expérimentés.

Ainsi l’Union Régionale des Professionnels de Santé (URPS)  Chirurgien-dentiste d’Ile de France a décidé de renouveler son opération estivale ‘Adopte un dentiste ». Il s’agit de faciliter la mise en relation entre les chirurgiens-dentistes libéraux d’une par et les étudiants en odontologie en recherche de jobs d’été. Pour ces derniers, cela permet non seulement de percevoir la rémunération attendue mais aussi et surtout de découvrir, d’une autre manière, leur futur cadre de travail. Pour les chirurgiens-dentistes, cette initiative permet de rencontrer celles et ceux, qui seront peut-être demain leur nouveau collaborateur ou leur prochain remplaçant. Il reste à savoir si la multiplication de ces initiatives locales (et donc limitées) permettra de rendre le cursus plus attirant.

Pensez-vous que ces initiatives de ce genre soient suffisantes pour rendre le métier et les études plus attrayants ? Pour vous, est-ce un problème de laisser la formation à l’étranger prendre encore plus d’importance ? Pourquoi ?

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