Le RAC 0, une tendance de fond pour les soins bucco-dentaires

Le RAC 0, une tendance de fond pour les soins bucco-dentaires

Alors que le gouvernement se félicite de la réussite du « 100 % santé dentaire », il laisse entendre que l’orthodontie pourrait prochainement être intégré au dispositif. Une annonce, qui suscite l’hostilité des chirurgiens-dentistes d’une part mais aussi des organismes complémentaires d’autre part.

Limiter le reste à charge des patients pour tous les soins bucco-dentaires, une ambition forte du gouvernement

En organisant le déploiement du 100 % santé dentaire, le gouvernement entendait réduire voire supprimer le reste à charge des patientes et des patients pour leurs soins bucco-dentaires. 4 ans après le déploiement de ce dispositif RAC 0 (reste à charge zéro), la profession peut se féliciter de la réussite de ce dernier. Les résultats dévoilés par le gouvernement soulignent en effet, que les chirurgiens-dentistes figurent parmi les bons élèves en ce qui concerne la mise en place de ces solutions visant à lutter contre les refus ou renonciations aux soins pour des raisons économiques.

Mais le ministère de la santé et de la prévention veut aller encore plus loin dans cette stratégie. C’est c e qu’a expliqué François Braun, le ministre de la Santé, il y a quelques semaines en évoquant d’autres soins dispensés par les chirurgiens-dentistes. En effet, le ministre a laissé entendre, que le gouvernement souhaitait désormais réduire ces reste à charge des patients pour tous les soins liés à l’orthodontie. Cette orientation a été dévoilée aux chirurgiens-dentistes, alors qu’ils viennent de s’engager dans de nouvelles négociations avec l’Assurance maladie devant conduire à la signature d’une nouvelle convention avant l’été prochain.

L’orthodontie, un nouveau cheval de bataille pour l’Assurance Maladie

Ainsi dans la lettre de cadrage adressé à l’Assurance Maladie dans le cadre de ces  négociations conventionnelles, François Braun écrit :

« Pour lutter contre le renoncement aux soins, je souhaiterais que vous puissiez engager des discussions permettant de limiter les restes à charge pour les familles dans le domaine de l’orthodontie »

Le directeur de l’Assurance Maladie, M Thomas Fatôme, approuve et renforce ce constat en soulignant que les dépenses en matière d’orthodontie sont aujourd’hui « hors de contrôle ». Une étude de 2022 estime même le montant restant à la charge des familles à 167 € par semestre. M Fatôme explique que le tarif moyen de l’orthodontie a augmenté de 10 % depuis 2013, et explique que dans ces conditions : « Il faudra bien à un moment poser la question de la régulation des tarifs. Mais il y a dans un premier temps un travail de nomenclature à faire ». Bien qu’il ne soit pas, à ce stade, question d’intégrer l’orthodontie au dispositif « 100 % Santé », les organismes d’assurance complémentaire se sont déjà empressés de mettre en garde contre les conséquences d’une telle orientation. Les assureurs pointent notamment le risque d’ « une fuite des dentistes vers l’orthodontie au détriment des soins conservateurs ». Les chirurgiens-dentistes ont déjà fait connaitre leur opposition à voir l’orthodontie intégrer le « 100 % Santé », une décision qui entrainerait inéluctablement un plafonnement des tarifs.

C’est donc une négociation tendue, qui se profile pour les chirurgiens-dentistes sur un sujet qui vient s’ajouter à toutes les autres problématiques du moment (formation, lutte contre les déserts bucco-dentaires, renforcement de l’exercice coordonné, …)

Estimez-vous que l’orthodontie doive être intégrée au dispositif du « 100 % Santé » ? Pourquoi ? Quelles seront, selon vous, les résultats de cette négociation qui s’avère déjà complexe ?

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