L’installation d’un chirurgien-dentiste en 2022, la délicate question du lieu d’exercice

L’installation d’un chirurgien-dentiste en 2022, la délicate question du lieu d’exercice

S’installer en tant que chirurgien-dentiste-libéral répond à des règles, qui ont peu évolué ces dernières années. Pourtant, la problématique de la désertification médicale et dentaire change la donne. Si les collectivités locales font tout pour attirer les nouveaux chirurgiens-dentistes, elles en appellent aussi aux autorités publiques pour que de nouvelles règles soient adoptées rapidement.

De nouvelles tendances pour gérer son activité en tant que chirurgien-dentiste

Certes, la pénurie de chirurgiens-dentistes est incontestable, et les autorités sanitaires comme les observateurs du secteur ont pris conscience que cette situation devrait durer encore plusieurs années. Alors que la moyenne pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste dans le département du Maine et Loire est de 6 mois, le président du conseil de l’ordre départemental avance une autre explication pouvant justifier de ces difficultés :

« Les jeunes confrères compartimentent davantage vie professionnelle et vie privée : ils suivent chacun environ 1 500 patients quand on en prenait plus du double. »

Bien évidemment, ici comme partout ailleurs, les professionnels regrettent qu’un chirurgien-dentiste partant en retraite n’arrive pas (ou avec énormément de patience et de difficultés) à trouver un remplaçant. Et tous s’accordent à conseiller aux patients de prendre rendez-vous avant même de ressentir des douleurs pour ne pas avoir à devoir patienter en cas de crise aigüe. Toujours est-il, que les chirurgiens-dentistes expérimentés sont unanimes : l’activité d’un jeune diplôme fraichement installé dans son propre cabinet dentaire n’est pas comparable à ce qu’ils ont pu connaitre il y a 30, 20 ou même 10 ans.  

S’installer en tant que chirurgien-dentiste en 2022, un choix difficile et complexe

Un jeune diplômé en odontologie doit, à l’issue de sa formation, choisir entre les multiples modes d’exercice, qui s’offrent à lui. A l’instar de ce qui se passait dans les décennies précédentes, une grande majorité choisira d’exercer en tant que chirurgien-dentiste libéral, bien que ces dernières années le nombre de centres dentaires, recrutant des chirurgiens-dentistes salariés, ait littéralement explosé. Pourtant, le choix de l’indépendance et de la création ou reprise d’un cabinet dentaire place le professionnel face à un choix difficile à résoudre : son lieu d’implantation.

En effet, d’année en année, ce choix de la commune, dans laquelle le chirurgien-dentiste souhaite exercer, est de plus en plus influencé par les décisions des autorités publiques d’une part et par celles des collectivités locales d’autre part. La désertification dentaire étant devenue une véritable problématique, les territoires, souffrant d’un manque de chirurgiens-dentistes, multiplient les incitations à l’installation. Cette quête effrénée à l’attractivité a même créé une concurrence entre ces territoires, pouvant fausser le libre arbitre des chirurgiens-dentistes. Ainsi, lorsque le Grand Châtellerault décide de voter une prime de 7.500 € à tout chirurgien-dentiste s’installant sur son territoire, c’est autant pour lutter contre cette désertification médicale que pour ne pas se laisser « distancer » par les autres territoires concernés.

C’est pourquoi, de plus en plus de collectivités locales se questionnent à ce sujet, comme le résume parfaitement Michel Droin, vice-président à l’économie du Grand Châtellerault

« On est un peu condamnés à voter une telle mesure compte tenu de la concurrence qui s’installe entre les territoires (…) cette surenchère dans laquelle certains médecins se sont engagés finit par être un peu indécente

 Les acteurs locaux en appellent à la responsabilité des pouvoirs publics, en soulignant la menace d’une santé bucco-dentaire à deux vitesses avec des territoires, disposant des ressources nécessaires pour contrer cette désertification et d’autres, ne disposant d’autres solutions que de voir le nombre de chirurgiens-dentistes s’amenuiser d’année en année. De nouvelles règles sont attendues des autorités publiques, et les règles d’installation d’un chirurgien-dentiste en 2022 sont appelées à évoluer dans les prochains mois.

Et vous, comprenez-vous la situation délicate de certains territoires face à l’installation des chirurgiens-dentistes ? Estimez-vous inéluctable une remise en cause du principe de la liberté d’installation ?  

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2 Commentaires

  1. Les jeune dentiste qui s’installe a France ils sont discrimine toujours c’est pour ça la raison de le manquement de dentiste!

  2. Bonjour en tant que retraité, je vois surtout un sale coup porté aux jeunes générations par une bande de vieux infiltrés dans les lieux de pouvoirs afin de vendre leur cabinet un prix surévalué.

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