Pourquoi la démographie des dentistes interroge ?

Pourquoi la démographie des dentistes interroge ?

Une récente étude de la DREES livre une projection du nombre de chirurgiens-dentistes en France à l’horizon 2050. Elle intervient après une autre étude réalisée en 2017, comme si la question de la démographie des dentistes en France constituait une priorité. Pourquoi ?

Quel avenir pour les chirurgiens-dentistes à l’horizon 2050 ?

 

C’est la question à laquelle tente de répondre la Direction de la Recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans un document publié en mars 2021 : « Médecins, sages-femmes, chirurgiens-dentistes et pharmaciens : combien de professionnels à l’horizon 2050 ? ». Cette étude répond à un enjeu de Santé Publique, d’autant plus que depuis la dernière rentrée de septembre 2020, le système du numerus clausus, tel que nous le connaissions jusque-là, a pris fin. Et agir sur les capacités de formation était et reste un levier puissant et efficace pour anticiper les besoins en termes d’offres de soins.

S’agissant des chirurgiens-dentistes, l’étude recense 42.000 professionnels au 1er janvier 2021. L’étude souligne que la densité de dentistes dans la population française est stable depuis le début des années 2010 avec environ 62 chirurgiens-dentistes pour 100 000 habitants. Elle met cependant en garde contre les grandes différences pouvant se constater d’une région à l’autre. Elle explique cette stabilité par une arrivée massive de dentistes étrangers ou même français ayant obtenu leur diplôme à l’étranger. 39 % des dentistes inscrits à l’ordre l’année dernière sont ainsi titulaires d’un diplôme étranger. Si ces constats se prolongent, la DREES prédit une hausse conséquente de la densité (+ 39 % à l’horizon 2050).

Ce constat fait suite à une précédente étude de 2017, dont les conclusions étaient moins alarmistes quant au risque de surdensité des dentistes en France.

En 2017, la démographie des dentistes interrogeait déjà les autorités sanitaires

 

En 2017 déjà, la DREES avait publié un dossier sur l’évolution de la démographie des chirurgiens-dentistes à l’horizon 2040. C’est donc un sujet récurrent, et l’étude de l’époque  soulignait une hausse significative du nombre de professionnels entre 2016 et 2040 avec une évolution estimée à + 18 %. Cette augmentation des effectifs était, la DREES le soulignait, bien supérieure à l’évolution démographique de la population française, et elle compensait amplement les départs en retraite plus nombreux jusqu’en 2025. Pour autant, cette projection du nombre de chirurgiens dentiste en France n’inquiétait pas les auteurs de l’étude, puisque ces derniers expliquaient que cette hausse significative compensait une baisse importante de la densité de dentistes en France, connue depuis la fin des années 1990. Pour la DREES, la densité de dentistes en France serait alors en 2040 comparable à celle de 2000.

En revanche, ce constat permettait aussi de souligner deux tendances, que l’étude prédisait comme de plus en plus importantes :

  • L’augmentation du nombre de dentistes étrangers (En 2016, près d’un dentiste sur 3 (31 % exactement) inscrit à l’ordre pour la première fois était titulaire d’un diplôme étranger. Ils étaient moins de 5 % en 1999)
  • La hausse du nombre de chirurgiens-dentistes salariés, même si l’exercice libéral était présenté comme la forme majoritaire à l’horizon 2040.

 

Concrètement, quelles seront les évolutions pour les chirurgiens-dentistes dans les deux décennies à venir ?

 

L’étude la plus récente de la DREES doit servir à définir le nombre d’étudiants admis en seconde année notamment mais au niveau local (le numérus clausus ne s’applique plus, même si les ARS et les collectivités locales proposent désormais des limites pour la formation des futurs dentistes ).

La question des diplômes étrangers reste au cœur de nombreuses polémiques, puisqu’on est passé de moins de 5 % en 1999 à 39 % en 2020. L’Ordre des chirurgiens-dentistes est-il appelé à connaitre une majorité de dentistes avec un diplôme étranger dans les années à venir ?

Enfin, si la densité augmente de manière aussi conséquente que le prévoit la dernière étude (+39 % entre 2021 et 2050), la cartographie entre déserts dentaires et régions surdotées devra être revue en profondeur, amenant éventuellement les autorités sanitaires à adopter de nouvelles règles pour l’installation des jeunes chirurgiens-dentistes.

 

Et vous, comment anticipez-vous cette démographie de la profession de dentistes sur le territoire français ? Comment jugez-vous cette hausse conséquente du nombre de dentistes avec un diplôme étranger ?

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3 Commentaires

  1. La question est toujours la même demande très forte de soins dentaires et peu de dentistes français formés

  2. Quoi que les statistiques disent, je n’arrive pas avoir un rendez-vous avec un dentiste en trois semaines. La France est devenue un pays du tiers-monde

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