Quel avenir pour la santé bucco-dentaire en France ?

Quel avenir pour la santé bucco-dentaire en France ?

La question se pose au vu des récentes décisions prises par le gouvernement. Les chirurgiens-dentistes ont ainsi appris en quelques jours, que la France ambitionne la « première génération sans caries » tout en découvrant que les remboursements de soins dentaires allaient être diminués.  Une logique trouble qui en irrite plus d’un  ..

« Génération sans caries » et diminution des remboursements dentaires ? Quelle logique ?

Les chirurgiens-dentistes ont fait part de leur étonnement mais aussi de leur colère devant les multiples annonces de ces derniers jours de la part des autorités publiques. Le ministère de la Santé a ainsi dévoilé à la mi-juin un ambitieux programme pour la santé bucco-dentaire en affichant sa volonté de connaitre la « première génération sans caries ». Au-delà du slogan, les autorités publiques ont insisté sur la décision de «  (…) lutter contre les inégalités de santé, particulièrement visibles en matière de soins dentaires ». Pour le gouvernement, la prévention être un fil directeur pour l’organisation de la santé bucco-dentaire en France dans les prochaines années. Les chirurgiens-dentistes ne peuvent que s’en féliciter.  En multipliant les efforts auprès des plus jeunes générations, le ministère de la santé et de la prévention entend «  diminuer à long terme le recours de la population aux actes prothétiques et implantaires ».

Ce motif de satisfaction pour la profession (ces efforts mis sur la prévention répondent à une revendication déjà ancienne de la part des chirurgiens-dentistes) est toutefois à nuancer, puisque quelques jours après cette annonce, le gouvernement dévoilait également son plan d’actions pour réduire le déficit du budget de la sécurité Sociale. Certaines mesures sont dénoncées comme incohérentes par une partie de la profession.

La baisse des remboursements dentaires, une mesure économique ou une ambition de santé publique ?

Dans le projet dévoilé par l’Assurance Maladie, une mesure cible particulièrement l’activité des chirurgiens-dentistes. Ainsi, il a été décidé que le taux de remboursement des soins dentaires serait diminué de 70 à 60 % à compter du 1er octobre prochain. Cette mesure devrait permettre une économie de 500 millions d’euros par an. En revanche, elle a suscité la colère d’une partie de la représentation nationale d’une part. La cheffe du groupe des députés LFI à l’Assemblée Nationale, Mme Mathilde Panot, a ainsi critiqué vivement cette mesure à une heure où « Plus d’1 Français sur 3 renonce déjà aux soins dentaires pour des raisons financières ».

Mais les chirurgiens-dentistes eux-mêmes s’interrogent sur la pertinence et sur l’utilité d’une telle mesure. Même si la mesure doit être, selon le Ministère de la Santé, sans conséquence pour les patients, puisque compensée par les mutuelles de santé, elle apparait comme un très mauvais signal envoyé à la population. Elle est d’autant plus incompréhensible, selon une partie de la profession, au moment où le gouvernement affiche cette ambition d’une « génération sans caries ». Pour Les Chirurgiens-Dentistes de France, le syndicat représentatif de la profession, cette décision représente une menace pour la profession : «  C’est un très mauvais signal envoyé aux chirurgiens-dentistes à un mois de la fin des négociations conventionnelles avec l’Assurance maladie obligatoires et les organismes complémentaires ». Mais au-delà des chirurgiens-dentistes eux-mêmes, le syndicat juge cette décision incompréhensible pour les patients eux-mêmes : « Cette décision unilatérale donne à penser que la santé orale n’occupe pas la même place que la santé générale pour le gouvernement et que la prise de conscience des liens scientifiquement prouvés entre pathologies buccales et maladies telles que le diabète et les pathologies cardiovasculaires ou inflammatoires, n’a toujours pas été faite. »

L’indignation reste la même auprès de tous les syndicats représentatifs, certains présentant une telle mesure comme « aberrante ». Une partie des chirurgiens-dentistes estiment que ces économies n’auront aucune conséquence sur une meilleure prise en charge de la santé bucco-dentaire des patientes et des patients.

Et vous, comment jugez-vous cette mesure de l’Assurance Maladie ? Estimez-vous qu’elle constitue une menace pour l’activité des chirurgiens-dentistes ? Ou pour l’ambition du gouvernement de faire émerger une « génération sans caries » ?

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