Tourisme dentaire, quand aller voir son dentiste fait voyager

Tourisme dentaire, quand aller voir son dentiste fait voyager

Pour bénéficier de prix plus attractifs, certains patients sont prêts à parcourir des centaines de kilomètres, et des cliniques dentaires implantées à l’étranger se sont spécialisées dans l’accueil de ces patients français. Quelle réalité se cache derrière ce que l’on appelle désormais le tourisme dentaire ?

Quand les patients renoncent aux soins dentaires…

Bien que la crise sanitaire liée au coronavirus ait changé la donne, les Françaises et les Français sont toujours de plus en plus nombreux à renoncer à se faire soigner. Bien que des raisons économiques justifient la très grande majorité de ces refus de soins, d’autres explications peuvent parfois être avancées, comme notamment la peur du diagnostic ou encore les délais d’attente.  Le sondage réalisé en décembre 2019 par OpinionWay, près de 6 français sur 10, 59 %, avouaient avoir déjà dû renoncer à des soins. Sans surprise, les soins dentaires font partie de ceux que les patients écartent en premier (61 %) loin devant le changement de lunettes (55 %) ou encore le bilan de santé complet (34 %).

Les chirurgiens-dentistes et plus généralement tous les professionnels de santé ne peuvent que déplorer cette dégradation de l’accès aux soins, d’autant plus que ce renoncement n’est pas sans conséquences. L’état de santé des patients peut se dégrader à la suite de ces refus de soins, les conduisant alors à devoir recourir à des soins en urgence. Ce triste constat doit cependant être nuancé, car si certains patients renoncent à se rendre dans le cabinet de leur dentiste, ils ne décident pas pour autant de ne pas se faire soigner, mais étudient des solutions alternatives, souvent dénommées sous le terme générique de « tourisme médical ».

… ou se décident pour le tourisme dentaire !

 Partir se faire soigner à l’étranger n’est pas un phénomène récent, même si on peut aujourd’hui véritablement parler d’une industrie du tourisme médical et notamment dentaire. En effet, les cliniques implantées dans de nombreux pays mais aussi les cabinets dentaires proposent aujourd’hui des pack « tout compris », ressemblant étrangement aux offres all inclusive. Le cabinet dentaire organise tout pour son patient, des billets d’avions à la réservation de l’hôtel pour le patient et les accompagnants, en passant bien évidemment par les soins à prodiguer, le principal atout de cette nouvelle manière de voyager est constamment mis en avant : le prix imbattable. Un patient expliquait ainsi aux journalistes du Figaro avoir accepté de payer la somme de 23.000 € pour des soins dentaires en Espagne, estimés à 45.000 € en France.

C’est pour se faire soigner jusqu’à 60 % moins cher, que les patients accepteraient donc de voyager, et les destinations se multiplient, chacune avec sa « spécialité ».

La Thaïlande et le Brésil sont devenus deux des pays les plus attrayants pour tout ce qui concerne la chirurgie esthétique, alors que l’Inde attire des milliers de touristes/patients chaque année pour des opérations orthopédiques et cardiaques.

La Hongrie, une réponse aux soins dentaires des patients français ?

Pour les soins dentaires, les patients français n’ont quant à eux pas besoin de traverser la planète, puisque la Hongrie est devenue pour bien des européens, le pays de l’odontologie et de l’implantologie discount. Des centaines de cliniques privées se sont créées en se consacrant exclusivement à l’accueil des patients étrangers. Et pourtant, qu’il s’agisse de soins dentaires par un dentiste hongrois ou de chirurgie esthétique à l’autre bout du monde, le tourisme médical n’est pas sans danger. Une opération manquée, une infection… et voilà le patient français bien démuni, puisque dans la quasi-totalité des cas, il aura dû signer une décharge de responsabilités afin de pouvoir bénéficier de ces prix bas.

Bien qu’il soit difficile d’estimer précisément l’ampleur de ce phénomène, une étude du groupe BVA avait permis de souligner que 1.3 million de français s’étaient déjà fait soigner à l’étranger, mais aussi que 11 % de la population, soit plus de 7.2 millions de personnes, l’envisageaient de plus en plus.

Et vous, quelle est selon vous l’ampleur de ce tourisme dentaire ? Estimez-vous qu’après la crise sanitaire, ce tourisme dentaire repartira à la hausse ?

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1 Commentaire

  1. Bonjour, je suis un spécialiste de l’occlusodontie et j’ai reçu un patient qui avait été réhabilité par des couronnes céramiques sur les deux arcades, couronnes correctement élaborées au point de vue ajustage et esthétique. Le patient se plaignait depuis la pose de ses couronnes de violents maux de tête et de perte d’équilibre. Après avoir consulté moult confrères et devenu quasi impotent il a terminé sous valium intraveineux à l’hôpital. Après une analyse occlusale sur articulateur semi physiologique une béance de plus de 1 mm existait sur les groupes pluricuspidés droits. Le rétablissement des contacts à supprimé tous les symptômes car les hongrois ne voulaient rien entendre et il ne voulait pas retourner en Hongrie.

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