Bien que les chirurgiens-dentistes en France ne soient pas encore directement menacés, les robots-dentistes commencent à inquiéter certains professionnels de santé dans d’autres pays. Quand les innovations se font trop rapides dans l’univers de l’odontologie, c’est tout un secteur qui s’interroge. Alors qui sont réellement ces robots dentistes ?
Le chirurgien-dentiste 2.0, une réalité déjà bien ancrée dans le quotidien des patients
Dans l’imagerie populaire, l’image du dentiste et de sa roulette contribue à la stomatophobie, qui concerne un grand nombre de patients. Cette peur du dentiste ne s’est pas atténuée au fil du temps, alors que le quotidien du chirurgien-dentiste a été bouleversé depuis des années. En effet, si nous avons déjà souligné à quel point la transformation digitale a transformé le quotidien des professionnels pour la gestion de leur cabinet dentaire, force est de constater que les innovations tant techniques que technologiques se sont multipliées ces dernières années.
L’image d’Épinal de la fraise du dentiste n’a plus de raison d’être et les cabinets dentaires concentrent des outils et instruments de plus en plus sophistiqués. Le numérique a ainsi révolutionné l’imagerie médicale notamment dans les cabinets dentaires, et l’imagerie en 3D n’est plus du domaine de la science-fiction mais constitue bien une avancée majeure, avec tous les avantages que cette représentation dans l’espace de la bouche des patients peut représenter, notamment en termes d’implantologie et de chirurgie maxillo-faciale. Et ces évolutions continuent de faire évoluer les soins prodigués dans les cabinets dentaires, alors que d’autres innovations plus ambitieuses encore font naitre de nouvelles problématiques.
Quand les dentistes sont remplacés par des robots !
C’est en septembre 2017, à grands renforts de publicité, qu’un robot chinois, baptisé Yomi, a totalement automatisé la pose d’implants. Conçu par l’université Beihang de Pékin et l’université médicale militaire chinoise, ce dentiste nouvelle génération a eu besoin d’une heure pour poser deux implants. Ces deux derniers avaient été fabriqués par la technique de l’impression 3D, rendant cette opération dentaire totalement numérique, puisqu’aucun chirurgien-dentiste n’a assisté le robot. Cette première mondiale a suscité la fascination de certains et le doute et la peur chez d’autres, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans une démarche plus globale.
Ainsi depuis le printemps 2017, l’autorité de la santé américaine (Food and Drug Administration) a autorisé l’utilisation de robot par les dentistes du pays pour les aider en matière d’implantologie. Les responsables du programme chinois ont rappelé l’ambition d’une telle évolution du métier de chirurgien-dentiste :
- Une réponse à la pénurie de chirurgiens-dentistes,
- Une baisse conséquente du risque d’erreur,
- Des soins plus précis grâce à la miniaturisation des instruments utilisés.
Ce constat révèle la situation en Chine comme dans de nombreux autres pays dans le monde, même si en France, les chirurgiens-dentistes n’ont pas à s’inquiéter, à court-terme, d’être remplacé par des robots.
Quel avenir pour la dentisterie et l’odontologie en France dans 5, 10 ou 15 ans ?
En effet, la France n’est pas prête à voir les chirurgiens-dentistes reléguer à un simple rôle de prévention, laissant l’intelligence artificielle et la robotisation s’occuper des patients. Ces derniers refusent cette déshumanisation des soins, et les autorités sanitaires modèrent ces évolutions, que d’autres pays ont d’ores et déjà autorisées. Pour les autorités publiques, le dentiste doit rester le seul décisionnaire en matière de santé bucco-dentaire, même si les progrès techniques ne doivent pas non plus être craints et annihilés. Ainsi depuis septembre 2018, c’est un tout autre robot, qui a fait son apparition dans la faculté de chirurgie dentaire de Strasbourg : le robot patient.
Armé de plus de 200 capteurs, ce patient virtuel offre aux étudiants la possibilité de s’exercer dans des conditions semblables à celles de la réalité. Un robot, qui devrait à terme se généraliser pour être accessible à tous les futurs dentistes de France. C’est donc bien une voie médiane, que la France a choisi en ce qui concerne la robotisation du milieu de la santé, une exception française tendant à conserver leur statut de professionnel de santé à l’ensemble des chirurgiens-dentistes de l’Hexagone.
Et vous, que pensez-vous de l’invasion de l’intelligence artificielle et des robots en tout genre dans les cabinets dentaires ? Estimez-vous qu’à plus ou moins brève échéance, le robot dentiste fera son apparition dans le parcours de soins des patients ?
Partager un commentaire
[…] remplacer le dentiste, quand il s’agit de prodiguer ces soins – nous avons déjà évoqué le cas des dentistes robots, qui ne sont pas prêts de s’imposer dans l’Hexagone -, d’autres en revanche préfèrent […]
[…] plus concrets pour les interventions dentaires. Bien qu’il ne soit pas autorisé en France, le robot dentiste a déjà pris en charge de nombreux patients à travers le monde. Dans l’Hexagone, ces […]
[…] où ces avancées se manifestent de la manière la plus spectaculaire qui soit. Sans revenir sur les robots (déjà à l’œuvre dans plusieurs pays du monde) capables de se substituer aux dentist…e, ou encore sur la transformation digitale des cabinets dentaires (le déploiement de Mon […]