Déserts dentaires, quand la démographie des dentistes pose question !

Déserts dentaires, quand la démographie des dentistes pose question !

Déserts dentaires, quand la démographie des dentistes pose question !

Moins médiatisée que les déserts médicaux, la pénurie de chirurgiens-dentistes sur certains territoires de l’Hexagone n’en est pas moins une réalité incontestable. Et la situation s’est un peu plus dégradée avec la crise du coronavirus, appelant à des décisions rapides.

La démographie des dentistes en France métropolitaine, un sujet qui pose question

Comme pour tous les professionnels de santé, la démographie des chirurgiens-dentistes est au cœur d’une surveillance accrue tant des pouvoirs publics que de la profession elle-même. En effet, il faut garantir un nombre à la fois suffisant et à la fois raisonnable de dentistes pour pouvoir garantir l’égalité d’accès aux soins dentaires pour tous les patients. Et cette question de la répartition des dentistes sur l’ensemble du territoire de l’Hexagone revient régulièrement au centre des débats agitant la profession. Cette problématique a pris, ces dernières semaines, une nouvelle dimension en raison des conséquences de la crise sanitaire, que le pays traverse.

Au 27 février 2021, selon la cartographie établie par l’Ordre national des Chirurgiens-Dentistes, on comptabilisait 42742 professionnels. Avec une population de plus de 63.3 millions d’habitants, la France affiche donc une moyenne d’un chirurgien-dentiste pour 1483 habitants. Cette moyenne nationale masque de grandes diversités. Bien qu’elles existent depuis longtemps, ces dernières s’aggravent régulièrement, amenant de nombreuses administrations publiques à s’en inquiéter et à tenter de s’en prémunir. La question des déserts médicaux concentre l’attention des citoyens s’agissant des médecins généralistes ou encore des infirmières, alors que celle liée à la démographie des professionnels des soins dentaires passe plus inaperçue, alors qu’elle demeure toute aussi problématique.

Des chirurgiens-dentistes inégalement répartis sur le territoire français

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de la statistique (Drees) a réalisé, en 2018, une vaste étude sur ce délicat sujet de la démographie des chirurgiens-dentistes et des autres professions de santé. En moyenne, il fallait donc en 2018 28 jours pour obtenir un rendez-vous chez son dentiste, hors situation d’urgence ou d’aggravation d’une situation déjà identifiée. La même étude révèle que plus d’une demande de prise de rendez-vous sur deux aboutit en plus de 17 jours. Pour les patients, qui ont été interrogés, ces délais sont considérés comme « trop longs ».

En revanche, ce constat n’est pas le même dans toutes les régions de France, et certaines connaissent même des situations radicalement différentes. Selon les chiffres officiels, on comptabilise ainsi un dentiste pour 709 habitants dans la ville de Paris. Mais dans d’autres territoires, on compte moins de 40 professionnels pour 100.000 habitants. Ainsi, dans des départements comme la Creuse, l’Eure, l’Indre, la Somme ou l’Yonne, les patients doivent composer avec un chirurgien-dentiste pour 3.300 habitants environ. Dans ces conditions, l’égalité de l’accès aux soins ne peut pas être garantie. Ces écarts déjà conséquents s’aggravent d’une façon alarmante dès lors que l’on prend en compte les territoires ultra-marins. A Mayotte, on enregistre un dentiste pour 16.600 habitants.

Des pistes pour pallier cette répartition inégale de la profession des dentistes

Naturellement, ces différences entre territoires se traduisent par un allongement, dans la même proportion, des délais à obtenir un rendez-vous. Et cette situation s’est aggravée un peu plus avec la survenue de cette crise sanitaire du coronavirus. En effet, avec le premier confinement, l’activité des chirurgiens-dentistes, à l’exception des urgences, a été réduite de 100 %. Outre la désorganisation du système de soins, cette fermeture des cabinets dentaires s’est également traduite par l’augmentation des départs en retraite.

La crise du Covid-19 a provoqué l’anticipation du départ en retraite de certains dentistes, alors même que les professionnels de plus de 65 ans représentent 7.7 % de l’ensemble de la profession. (selon les données de l’Ordre, l’âge moyen de la profession est établi à 46.3 ans).  Ce phénomène, même s’il n’est pas massif, contribue néanmoins à dégrader un peu plus la situation. Aussi, certains professionnels mais aussi certaines collectivités territoriales demande aux autorités sanitaires de revoir rapidement les dispositifs pour mieux réguler la répartition de ces professionnels, avant que la situation ne devienne ingérable.

Et vous, comment percevez-vous cette problématique de la répartition des dentistes sur le territoire hexagonal ? Comment pourrait-on luter contre ces déserts dentaires de manière plus efficace ?

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